L'hiver
a, sur ma peau, déposé tout son givre
Et les saisons du temps à
l'horloge des jours
Ont refermé sur moi le bien modeste livre
Où
je songeais ma vie quelques fois un peu ivre
Autant qu'un bel
amour !
Et le froid me parfume en des
bouquets-flocons
Qui jonchent les sentiers par ces jours
dévêtus !
La Terre est un huis-clos où rien n'est plus
fécond
Où je suis le sentier et bien souvent très
con
D'énoncer... ce qu'on tue !
Dans le regard des
gens qui promènent leur vie
Toujours emmitouflés des lointaines
errances
Là où tout est sans nom, sans écrit, sans envie,
Il
est, silenci/eux *, le gré de la souffrance
Et le gré d'une main
et l'amour de l'enfance
Au pied de vos parvis !
L'hiver
peut, sur ma peau, déposé son outrage
Et regarder mon corps gelé
des déraisons
Je ne laisserai pas mourir au banc de l'âge
Un
homme rejeté par vos mains, son voyage
A tous vos
horizons !
S'il vous arrive un jour de tomber à
genoux
Lorsque le froid du temps ébauche un peu la mort
Sur le
banc d'un sentier au sentier que dénoue
L'ignorance, en son vent,
dont je parle – entre Nous -
Qui aura des remords?
Mais
l'immense silence ébranlé de vos leurres
Avec à son sommet
l'ignominie du monde
Inscrit, en vos saisons, l'étouffement des
pleurs
Et vous allez, par-là, telles de jolies fleurs
Malgré
la chose immonde !
L'hiver est peu froid ! L'hiver
éteint des hommes !
L'hiver a ses sanglots ! L'hiver
est à vos pieds !
Vous regardez au loin n'importe quoi, en
sommes,
Et j'en écris ceci : quelques mots que l'on gomme
Et
sans compter... mes pieds !
* le : / indique la
bonne façon de prononcer le vers
Commentaires
Merci, Alain, l'hiver est une saison plus difficile encore pour les gens sans abris et il est bien triste de constater que cela n'a pas de fin...
Amitiés sincères, fanfan